Chaque entreprise a une structure adaptée à sa stratégie, sa technologie, son environnement, sa taille, son âge ou sa culture. Ce sont donc des facteurs de contingence

I) L’influence de la stratégie sur la structure

Les travaux empiriques et historique d’Alfred Chandler (1918 – 2007) montrent clairement les choix stratégiques orientent les structures. Cette observation met en évidence deux phases..
Schéma #1
*DAS = Domaine d’Activité Stratégique
La relation inverse – la structure détermine la stratégique – est plus délicate à montrer, sauf à envisager des entreprises dans lesquelles les membres désireux de maintenir l’organisation existante orientent la stratégie afin qu’elle préserve la structure.



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II) L’influence de l’environnement sur la structure

1) Choisir entre structure mécanique et structure organique

Des études empiriques sur une vingtaine de sociétés, ont mis en évidence que les conditions environnementales avaient un impact fort sur les structures. Ils distinguent les structures mécaniques des structures organiques.

Structure mécaniqueStructure organique
SpécialisationForte division du travailFaible division du travailRecherche de la polyvalence
TâchesStables et prédéfiniesFréquemment redéfinies
RèglesNombreuses et contraignantesFréquemment redéfinies
CommunicationFormalisée et descendanteInformelle et latérale
OrganigrammePointu avec de nombreux niveaux hiérarchiquesPlat
AutoritéCentralisationDécentralisation
ExempleEntreprises de l’industrie agroalimentaireEntreprise de la Net économie

2) Les effets des incertitudes de l’environnement

Ces travaux sont prolongés par Lawrence et Lorsh qui montrent que plus l’environnement est complexe et instable, plus l’entreprise adopte une structure souple et décentralisée de type organique. Elle va en effet découper sa structure en centres autonomes adaptés à chaque élément de l’environnement. On parle alors de différenciation organique.
Inversement, quand l’environnement est stable et simple, la structure de l’entreprise est plus mécanique et centralisée. La tendance est à l’intégration organisationnelle.
La complexité de l’environnement se mesure par le nombre de variables à maîtriser. La stabilité se mesure par le degré d’incertitude des variables.
Schéma #2



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III) L’influence du système technique sur la structure

Joan Woodward montre que la structure de l’organisation dépend du système de production utilisé pour réaliser le produit.
Elle distingue trois systèmes :

Elle démontre que, plus le processus de fabrication est routinier, plus la structure est de type mécaniste.
Des travaux récents montrent que le développement des nouvelles technologies atténue ce lien entre technologie et structure. En effet, les technologies de l’information et la communication (TIC) rendent plus flexibles les structures mécanistes dans les secteurs d’activités industrielles à forte standardisation (exemple : l’automobile). Inversement, les TIC contraignent des structures flexibles à rationnaliser leur fonctionnement.



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IV) Les autres facteurs d’influence sur la structure

1) L’influence de l’âge et de la taille

Des études réalisée par l’INSEE sur les PME et par des auteurs anglo-saxons (R. Dhawan, 2001) sur les grandes organisations montrent que :

En vieillissant, les entreprises vont naturellement accroître leur taille. Le dirigeant d’une entreprise jeune préfère une structure simple mais en grandissant, il ne peut plus conserver un lien direct avec ses salariés. C’est le deuxième âge de l’entreprise qui va embaucher des responsables par fonction.
Plus la taille augmente, plus les activités vont se diversifier et s’autonomiser et tendre vers une structure divisionnelle.

2) L’influence de la culture

La notion de culture doit se comprendre au sens national. C’est l’ensemble des valeurs partagées par un ensemble géographique homogène. On parle de culture anglo-saxonne, de culture chinoise. Mais la culture a également une signification interne : la culture d’entreprise constituée des valeurs qui réunissent les salariés autour d’un projet commun.
Les travaux conduits par Hofstede montrent, par exemple, qu’en France et dans les pays latins, le fort besoin de contrôle et l’incertitude de l’environnement génèrent des structures où la distance hiérarchique est très marquée. On y trouve des structures pyramidales et fonctionnelles.
A l’inverse, dans les pays anglo-saxons, ou l’acceptation de l’incertitude est forte, les distances hiérarchiques sont réduites et les structures sont plus flexibles.
Schéma #3



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